January 5, 2010

Invictus, ou Comment Susciter l'Adhésion au Changement

Ma compagne me fait la remarque (le reproche?) que je tends à tout interpréter avec mon filtre de conduite du changement. C'est vrai, c'est souvent plus fort que moi, d'autant plus que pour alimenter ce blog, je suis en veille permanente active de nouveaux sujets. Alors quand nous avons regardé hier soir Invictus (vous pouvez le voir ici en qualité moyenne), le dernier Clint Eastwood, mon scanner interne s'est emballé et a conclu qu'il s'agissait d'un formidable film sur la conduite du changement. En repensant d'ailleurs à certaines de ses oeuvres précédentes, comme Gran Torino , l'histoire d'un vieux combattant qui change de regard sur ses voisins Mongs, il me semble que ce thème est assez récurrent dans sa filmographie. 





Invictus raconte comment les Springboks (pour les incultes rugbystiques, l'équipe nationale de rugby d'Afrique du Sud), ont conquis leur coupe du monde, créant un engouement extraordinaire et ainsi un sentiment d'union nationale, sous l'impulsion de leur capitaine, François Pienaar (interprété par Matt Damon) et surtout Nelson Mandela (interprété par Morgan Freeman). En 1995, Mandela, fraichement élu, travaille à la mise en oeuvre de sa vision pour l'Afrique du Sud: un pays arc-en-ciel. Cette vision, il sait qu'elle ne sera pas réalisée sans l'adhésion des Afrikaners. Dés ses premiers jours à la présidence, il donne le ton en incitant tout le personnel de son administration, quelle que soit leur origine, à rester s'ils le souhaitent: "le passé est le passé, nous devons maintenant nous tourner vers l'avenir et nous avons du travail".  Il impose à son responsable sécurité, la mixité dans son équipe.


Il comprend vite que la coupe du monde de rugby, organisée dans le pays, lui offre un projet pilote, une occasion unique d'instaurer une dynamique. Il se passionne pour la compétition, s'investit, apporte en privé et aux yeux de tous son  soutien inconditionnel à l'équipe et fait de François Pienaar son agent privilégié du changement, son partenaire, qui s'occupe de changer les mentalités de ses coéquipiers: "le pays a changé et donc nous devons nous aussi changer". La communication suit: "One Team, One Nation" peut-on lire à travers le pays. Un coup de génie: le rugby, traditionnellement le sport des blancs, devient le sport de tous.


Je n'en dirai pas plus sur le film, c'est, je pense, déjà suffisant pour montrer l'analogie avec le changement en entreprise: toutes proportions gardées (!), Mandela c'est le dirigeant qui doit piloter une fusion de 2 entités précédemment concurrentes. Il doit déterminer et partager sa vision, son pays arc-en-ciel. "Le passé c'est le passé, tournons-nous désormais vers l'avenir", pourrait-il ainsi dire dés le départ; puis il lui faut trouver sa coupe du monde et par là-même son chef de projet/agent du changement qui mobilisera progressivement une équipe, puis démultiplier l'initiative, car après la coupe du monde, la transformation ne s'arrête pas, elle doit continuer.  



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